Mes yeux s'ouvrent et le voile obscur du sommeil se dissipe peu à peu.
La lumière du soleil filtre à travers les rideaux. Je ne me souviens pas m'être endormie, et je ne suis pour le moment pas convaincue d'être éveillée. Ma tête est lourde, douloureuse, et mon cou me fait souffrir lorsque je tente de regarder ce qui m'entoure.
Des lucioles, rouges et oranges, dansent sur le mur à ma gauche, imitant à la perfection le mouvement que le vent impose aux feuilles des arbres, à l'extérieur. Je me redresse et m'assieds au bord du lit, face à ces tourbillons de lumière. Le bout de mes pieds nus touche le sol et je frisonne à son contact. Du bois, tellement froid que j'ai soudain la sensation que rien ne pourra jamais plus glacer ma peau à ce point.
Je me laisse retomber en arrière dans un bruit sourd, les jambes suspendues dans le vide, et mes yeux se fixent sur la seule fenêtre de la chambre. Le soleil commence à décliner, et je soupire tout en fermant les paupières.
Où suis-je?
* * *
Dix minutes ont du passer lorsque je me redresse enfin, et le sol sous mes pieds ne me semble plus le même. Peut-être me suis-je habituée à la froideur de l'endroit.
Je prends appui sur mes mains qui s'enfoncent dans le matelas, et je me lève tandis que le sommier émet un bruit de soulagement.
La tête me tourne, et mes jambes, cotonneuses, se dérobent sous mon poids. Je m'écroule, je sens les larmes me monter aux yeux et je les presse fort de la paume de mes mains comme muée par l'envie de les faire entrer dans ma tête. J'ai mal.
***
Je rampe, traînant mes jambes inanimées derrière moi, et je vais m'adosser au mur sur lequel les volutes de lumières ont dansé avant de céder leur place aux ombres blanches de la lune.
Je laisse ma tête tomber lourdement contre le mur, et je me masse frénétiquement les jambes, me demandant si je pourrai marcher bientôt. L'ai-je déjà pu ?
Je me suis faite à l’obscurité, et je découvre la chambre d'une façon différente. Elle me semble plus grande, enveloppée par les ombres. Il n'y a pas grand chose dans cette pièce, seulement le lit sur lequel je me suis éveillée, et à sa droite, une table de chevet sur laquelle repose une bougie qui semble n'avoir jamais été allumée. Un sentiment étrange m'envahit alors.
Depuis quand suis-je ici ?
***
J'ai froid, j'ai la sensation d'être assise contre ce mur depuis des heures. Mes jambes ne m’apparaissent à présent plus comme un poids mort, je peux les bouger de nouveau, et cette idée de pouvoir m'enfuir me rassure. A quoi ai-je envie d'échapper, au juste ?
Je me lève doucement, de peur de m'écrouler à nouveau, et lorsque je suis sure d'y être parvenue, j'esquisse un sourire. Je me dirige d'un pas hésitant vers la porte, en face du lit. Je n'avais pas remarqué avant d'être campée devant, qu'elle était décorée d'un miroir.
Je scrute mon reflet à demi dissimulé par les ombres de la nuit, sans trop savoir ce que j'y cherche. J'observe une jeune femme, petite et mince, vêtue d'un t-shirt bien trop grand pour lui appartenir. Ses cheveux rouges tombent en cascade sur ses épaules. Je lui trouve un air résigné, curieux et fatigué. Une sensation de fragilité m'envahit tant je la trouve frêle.
Je lève la main devant moi, comme pour la saluer, et elle m'imite. C'est bien moi, et je pense soudain :
Qui suis-je ?
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Voilà voilà, je n'ai pas particulièrement de talent pour l'écriture soyez indulgent s'il vous plait =w= !