____Vendredi. J'avais échappé à une nouvelle mort. La mort de ma meilleure amie m'avait tellement bouleversée que j'avais été capable de tuer Mao. Comment... ? Comment ai-je pu faire une chose pareille. J'étais tellement, désespérée, et tellement en colère, que c'est comme si j'avais rejeté la faute sur la première personne que je croiserais. Et c'était tombé sur lui... Je me sentais triste à en mourir, mais je ne pleurai pas. C'est comme si j'avais déjà pleuré toutes les larmes de mon corps après la mort de ma meilleure amie et de Mao. Que faire maintenant ? Allais-je être capable de tuer à nouveau ? Alors que je m'étais perdue dans mes pensées, des voix se firent de plus en plus proches. Je me tapissai derrière un arrêt de bus.
____« … il faut absolument en trouver. Demain soir, un nouveau proche va mourir si je ne tue personne.
Je risquai un coup d’œil vers les voix. Yami et Nathaël descendant la rue du Calvaire.
____- Tu veux tuer quelqu'un d'autre alors... ?
____- Évidemment !
____« Quelqu'un d'autre » ? Alors ils avaient déjà tué l'un de nous ? Je tremblai à l'idée qu'ils me trouvent. Voyant les sabres attachés à leurs ceintures, je fis quelques pas en arrière. Je dû faire un peu de bruit, car Yami se retourna brusquement.
____- Chut ! Lança-t-il à Nathaël.
Devant l'étonnement de celui-ci, il justifia :
____- Il y a quelqu'un ici.
____Son regard se mit à balayer la rue déserte, lorsqu'il s'arrêta sur un magasin. Je retins mon souffle, croyant être hors de danger lorsqu'il se tourna vers mon arrêt de bus.
____- Sors de là, tu es repérée! Lança-t-il dans ma direction.
Comment... ? Je tournai la tête vers le magasin qu'il avait regardé un peu plus tôt et compris. La vitrine reflétait l'autre côté de l'arrêt de bus, et donc mon emplacement. Je serrai mon marteau. Ils étaient deux. Ils étaient proches. Cependant, ils n'avaient pas encore retiré leurs sabres de leurs ceintures. Je profitai du semi-effet de surprise et jouai le tout pour le tout. Je sorti de l'arrêt en courant et fila droit sur eux, prêt à les assommer. C'était différent d'avec Mao. Eux avaient déjà tué. Et comptaient recommencer. Je culpabiliserais moins. Je vis Yami dégager son sabre et réagi une fraction de seconde trop tard. Une douleur insupportable me lança au poignet. Je vis du sang voler sous mes yeux. Paniquée, je cherchai d'où il venait lorsque je le vis. Je voulu crier mais n'y parvins pas. Ma main. Il avait coupé ma main. Je chancelai. Fuir. Il me fallait fuir. Terrifiée, je me mis à courir aussi vite que mes jambes me le permettaient. J'entendis derrière moi :
____- Tu comptes la laisser se vider de son sang, comme pour Baki ?
____- Pas cette fois. Le temps que ça prendrait sera trop long, d'ici là, un autre proche sera déjà mort. Nous devons l'achever.
____Mon cœur battait irrégulièrement. Je respirais bruyamment, ne parvenant pas à courir correctement. Je me sentais au bord de l'évanouissement. Mon bras se vidait de son sang, et je ne pouvais pas me cacher, les flaques de sang au sol me trahissant. Je courais. Ils avaient tué Baki. Pire. Ils l'avaient laissée se vider de son sang. Comment pouvait-on être aussi cruel ? Ce que je ne comprenais pas, c'est qu'ils l'avaient fait par manque de courage, qu'ils ne l'avaient pas achevé car ce qu'ils lui avaient fait avait déjà demandé énormément de sang-froid. Je ne voyais que de la cruauté. Je regardai par dessus mon épaule. Il n'étaient qu'à quelques mètres de moi. Alors que je les voyais se rapprocher, je ne vis pas que la route passait du goudron aux pavés, et je trébuchai. Je me retournai, et vis Yami et Nathaël s'arrêter au-dessus de moi. Des larmes coulèrent le long de mes joues, sans que je puisse les retenir.
____- Non... s'il-vous-plaît...
____Nath avait un air sombre, comme s'il tentait d'ignorer mes supplications. Yami s'approcha sans même regarder mon visage. Il leva son sabre !
____- Yami ! »
Il le planta dans ma poitrine. Tout devint rouge. Puis, tout devint noir.