J'ouvre les yeux, je me retrouve dans un espace vide, sombre et glacé. Je me relève doucement, pose une main sur ma poche, mon revolver est là. Je regarde autour de moi et apperçois une forme. Sa voix parvient à mes oreilles.
«Prends-garde ma belle,
A la frayeur rongeant ton être.
Ton corps tremblant, en éveil
Ton cœur d'humaine, va disparaître.
Appartiens-moi.
Déteste-toi.
L'horreur noyé par ton rire, laisse-le pourrir.
Obéis moi.
Laisse toi guider par ma voix.»–-------------------------------------------------------------------------
Je sursaute et me lève de mon lit. Un cauchemars.. incompréhensible, certes, mais juste un cauchemars. Du moins je l’espère. Je me lève, regarde la date et l'heure. Le 21 Mars, il était 10:00 heures. J'ouvre mes rideaux, la lumière m'éblouit. J'entre dans la salle à manger et tombe sur Mao, affalé par terre. Kaylina était devant lui, elle tenait son journal dans les mains.
-Bonjour, que se passe-t-il ici ? Dis-je d'une petite voix.
-Cet abruti à lu mon journal. Jamais je ne te le pardonnerais Mao !
Mao n'arrêtait pas de s'excuser et de dire que c'était un malentendu.
-Peut-être qu'il n l'a vraiment pas fait exprès Kaylina ..
Sa voix s’adoucit un peu.
-Peut-être, oui, mais que faisait-il dans ma chambre ?!
-Je déposais ton linge, j'étais de corvée lessive ! Crois-moi !
-Menteuuur !
Elle lui assena trois coups de pieds, le laissant pour mort et sortit en claquant la porte derrière elle.
-Ne t'en fais pas, dis-je à Mao, elle va se calmer.
La vie quotidienne de chacun d'entre nous semble être calme malgré la guerre approchant à grand pas. Je frissonne en tentant de me rassurer un peu. Je ne peux malheureusement pas me dire que tout ira bien. Car je sais que c'est faux. Je prends dans ma bouche une tartine beurrée et sors laissant Mao se remettre de ses émotions. Je ne sais pas quoi faire de cette journée, Je me retrouve devant la porte de la maison de Jakylla une demie heure plus tard.
« Qu'est-ce que je fais là ? » soupirais-je.
Jakylla sortait de chez lui à ce moment là.
-Oh, Yuuko, j'allais justement venir te chercher.
-Me chercher ? Pourquoi ?
-Une légère envie de te parler. Dit-il en tournant la tête.
-Hm, je vois. Et bien , je t'ai devancé on dirait !
Il sourit doucement, en écartant une mèche de cheveux de mon front. Je baisse la tête légèrement, il tapote celle-ci.
-Heeeeh ! Les tourtereaux ! Cria une voix familière.
-Rhist ! Appelais-je en souriant.
-Comment allez-vous ? S'exclama-t-il, enjoué.
-Bien. S'imposa Jakylla.
-On allait se balader un peu, tu veux venir ?
-Volontiers !
Alors que nous marchions, j'avais sentis le regard accusateur de Jakylla me fixer. Je savais que ça l'avait agacé au plus haut point.
Nous nous sommes arrêter dans une petite forêt, je vais de l'avant pour m’asseoir sur une grosse pierre devant nous, mais trébuche sur quelque chose ..
-Aie ! Ça fait mal ce genre de chose tu sais ?! S'exclama une voix étrangère.
Je me penche et aperçois une petite fille.. Réellement petite.. Elle devait faire moins d'un mettre, avait de grande oreilles pointues, une bouille d'ange et de beau cheveux blonds et courts.
-Vraiment désolée... Heu..
-Je m'appelle Baki ! Et je sais ce que tu pense ! Je ne suis pas si petite que ça !
Sur ces mots, Baki grandit et me dépassa de quelques centimètres.
-Héhé ! Poussa-t-elle avec satisfaction.
-Hum, enchantée, je suis Yuuko.
-Yuuukoooooooo !
C'était Jakylla. Rhist et lui s'étaient éloignés en m'oubliant. Rhist s'approcha de Baki et je pu voir que ses yeux étincelaient d’intérêt pour la jeune demoiselle à mes côtés.
-Enchanté mademoiselle, je me nomme Rhist. Dit-il d'un air sérieux.
-Je suis Baki ! Répondit-elle en souriant.
Jakylla s'approcha et la salua.
-Je suis Jakylla. Je n'avais jamais réellement vue de koropokkuru* ici. Je pensais que c'était un mythe. Dit-il en riant.
-Je me reposait ici car je n'ai pas vraiment d'endroit ou aller.
Je n'avais pas l'habitude d'affectionner quelqu'un au premier regard, mais ce fut différent avec Baki. Je ne veux pas la laissée ici.
-J-Je peux t'héberger un peu si tu veux ! Cria presque Rhist.
Merci mon dieu, Rhist était du même avis... Un peu trop même.
-C'est vrai ? Merci beaucoup .. Rhist, c'est ça ?
-Oui ! Tu as bien retenu mon prénom.
Ce garçon pouvait vraiment être effrayant quand il le voulait. Mais grâce à lui, Baki ne resterait pas seule.
Nous nous mettons en route pour rentrer à la maison, après cette après-midi calme. Je me sentais observée tout le long, et lorsque je me retournais, je pensais apercevoir une ombre me suivre.
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* Yōkai établis dans les forêts, ils apparaissent au voyageur perdu pour le guider sur sa route.
(nains habitant sous terre et dans les tiges des feuillages de tussilages ou de pétasites selon wikipédia )