Phenomenon D-999 (Chapitre 2) :
Le feu, le vent, l'odeur du soufre dans l'air. Je me relève difficilement, de violentes courbatures et de menu blessures le long de mon flanc. Où suis-je? Que s'est-il passé?
Alors que le sang recommence lentement à irriguer mon cerveau, les derniers événements me reviennent : J'étais dans l'avion, en route pour Tokyo, mais tout à coup, ce dernier semblait avoir eu un dysfonctionnement. Du coup, nous nous étions crashé, et je perdis conscience.
Un gout amer remplit ma bouche, alors que je regardai autour de moi : il s'agissait de sang. Mais cela était secondaire : je me trouvais au milieu de l'épave de mon avion. Des centaines de corps gisaient inertes au sol, et de longs râles de douleurs s'élevaient autour de moi. J'en oubliai vite la douleur lancinante que mes côtes m'infligeaient.
Je ne savais pas vraiment comment réagir, mais je devais partir d'ici, je savais qu'il était stupide de rester près d'une épave d'avion fraîchement écrasé. Surtout qu'une forte odeur de kérosène commençait à se lever.
Bordel, la réserve de kérosène à dus se percer. Me dis-je, alors que je traînai mon corps blessé le plus loin de la carcasse , ignorant les râles de douleurs s'élevant par-ci et là.
Je savais que mon comportement était égoïste et difficilement justifiable mais je ne voulais pas mourir. Je continuai à marcher, tant bien que mal, jetant de temps en temps un coup d’œil furtif en direction de la carcasse en feu.
Je remarquai qu'il y avait un peu plus loin une falaise, et décida de m'y rendre, pensant pouvoir trouver d'ici une trace de civilisation. J’espérais que ce cauchemar prenne fin, et que je puisse revenir à ma vie simple et sans soucis.
Mais lorsque j'arrivai au sommet de la falaise, quelle fut ma surprise.
Une explosion, des cris, une odeur de chair brûlée. Une douleur virulente et soudaine.
L'avion, ou plutôt ce qu'il en restait venait d'exploser, entraînant dans son ultime râle les âmes de centaines d'humains. L'explosion projeta un débris, qui me transperça les côtes. Mais tout cela n'était rien.
La raison de ma surprise était toute autre : face à moi se trouvait une ville, sans doute Tokyo... Ou plutôt ce qu'il en restait : la ville était à feu et à sang, de longs filets de fumés s'élevaient au loin, et les buildings s’effondraient les uns après les autres.
Je fus choqué, mais je pensai à mes amis, que leur était-il arrivé? Avaient-ils survécus? Étaient-ils en proie à cette scène d'Anarchie?
Je m'effondrai peu à peu, sans m'en rendre compte, me vidant de mon sang. Le feu brûlait, l'air crépitait, et les effluves nauséabonds envahirent l'air, me retournant la tête. Le peu de lucidité qu'il me restait me quitta bien vite.
Tout était si bruyant, et pourtant je n'entendais plus rien.
Et il ne resta que le silence...